À l’occasion de la Journée internationale des lanceurs d’alerte 2025, le Bureau de l’Ombudsman de la République de Maurice se joint à ses homologues internationaux - à savoir l’Institut International de l’Ombudsman, l’Association des Ombudsman et Médiateurs Africains, ainsi que l’Association des Ombudsman et Médiateurs de la Francophonie (AOMF) - pour commémorer cette journée essentielle à la promotion de la transparence, de la bonne gouvernance et de la responsabilité publique.
Le rôle des lanceurs d’alerte est fondamental pour renforcer la bonne gouvernance, l’intégrité et la redevabilité. En dénonçant, de bonne foi, des actes répréhensibles, ils contribuent à la défense de l’intérêt général et à la consolidation de l’État de droit.
Le Bureau de l’Ombudsman souhaite rappeler les principes essentiels encadrant la dénonciation d’actes répréhensibles, en particulier dans le cadre de la Financial Crimes Commission Act 2023 et de la Declaration of Assets Act. Les informations divulguées doivent porter sur des infractions graves portant atteinte à l’intérêt public—notamment des actes criminels ou frauduleux—et non sur de simples dysfonctionnements ou litiges internes au sein d’entités publiques ou privées.
Il est toutefois essentiel de souligner que certaines informations protégées par la loi ne doivent pas être divulguées : cela inclut les secrets de la défense nationale, le secret médical, le secret professionnel entre avocat et client, ainsi que la confidentialité des délibérations judiciaires. Toute infraction à ces principes peut entraîner des poursuites pénales.
De plus, tout lanceur d’alerte doit agir de bonne foi, ne tirer aucun avantage financier personnel de sa démarche, et avoir une croyance raisonnable en la véracité des faits qu’il rapporte, sur la base des informations disponibles à titre personnel.
Le Gouvernement mauricien doit être félicité pour ses efforts visant à mettre en place un cadre juridique solide en veru de la loi sur la Financial Crimes Commission Act qui protege les informateurs et les témoins. Cette loi assure leur protection contre toute responsabilité civile ou pénale, et criminalise les actes de représailles.
Je tiens également à souligner l’engagement ferme de mon Bureau à honorer la Déclaration sur la protection des lanceurs d’alerte, adoptée par l’AOMF en octobre 2024, qui réaffirme le rôle central des institutions de médiation et d’ombudsman dans la défense de ceux qui dénoncent des actes illicites dans l’intérêt général. Le Bureau de l’Ombudsman soutient pleinement cette déclaration et œuvre activement pour que les mécanismes de signalement soient sûrs, accessibles et crédibles.
En tant qu’Ombudsman, autorité constitutionnelle chargée de promouvoir la bonne administration publique et la transparence, je réaffirme mon engagement à traiter sérieusement toutes les dénonciations crédibles, même anonymes, faites de bonne foi. Chaque signalement est une opportunité d’améliorer la gouvernance et la transparence des services publics.
Enfin, tout en saluant les efforts déjà accomplis, j’exprime le souhait que la protection des lanceurs d’alerte soit étendue aux actes portant atteinte à la santé publique, à l’environnement ou à la sécurité collective, ainsi qu’aux infractions prévues par d’autres lois nationales telles que la Local Government Act, la Consumer Protection Act, ou encore les traités et engagements internationaux ratifiés par la République de Maurice.
En cette Journée internationale des lanceurs d’alerte, réaffirmons ensemble notre devoir collectif de promouvoir l’intégrité, de protéger les voix courageuses et de bâtir une société plus équitable, responsable et résolument transparente.
Harry Ganoo, G.O.S.K.
Ombudsman
Source: Bureau de l'Ombudsman de la République de Maurice