CANADA/ONTARIO | L'Ontario doit briser "la loi du silence" parmi les agents correctionnels impliqués dans le recours à une force excessive

L’Ombudsman de l’Ontario, André Marin, a demandé aujourd’hui au ministère de la Sécurité communautaire et des Services correctionnels de briser l’omniprésente « loi du silence », grâce à laquelle certains gardiens d’établissements correctionnels de la province recourent à une force excessive contre les détenus et conspirent pour camoufler leurs actes.

Dans La loi du silence, son dernier rapport d’enquête, M. Marin raconte en détail les histoires troublantes de certains employés correctionnels qui ont commis des « actes de violence éhontée » sur des détenus, ont essayé de détruire et de falsifier les preuves, et ont intimidé leurs collègues qui tentaient de les dénoncer. Il fait 45 recommandations au gouvernement pour mettre fin à cette « culture dysfonctionnelle » et pour garantir que de tels incidents font l’objet d’enquêtes et de sanctions disciplinaires adéquates. Le Ministère s’est engagé à mettre en œuvre les recommandations de l’Ombudsman.

« Il est important de se souvenir que, quelles que soient les raisons de leur incarcération, les détenus sont des êtres humains qui méritent le respect, la dignité et un traitement humain », dit M. Marin dans son rapport. « Le Ministère doit concentrer ses efforts sur les pressions pernicieuses qui s’exercent entre collègues et qui continuent d’influer sur les attitudes et les actes de certains agents correctionnels. » Il doit aussi intervenir avec fermeté pour « éradiquer la loi du silence, qui menace la sécurité des détenus tout comme celle des membres du personnel correctionnel ».

Le rapport de l’Ombudsman souligne que bien souvent les établissements correctionnels sont surpeuplés, manquent de personnel, fonctionnent dans un climat de grande tension, et il précise que de nombreux agents correctionnels font bien leur travail dans des conditions difficiles. En revanche, il révèle des problèmes systémiques au sein même du processus ministériel, qui ont permis à la « loi du silence » de dégénérer.

« Les membres du personnel qui brisent cette loi du silence deviennent victimes à leur tour », souligne M. Marin. « Ils sont appelés "mouchards", ostracisés, traités comme des parias, harcelés aussi bien ouvertement que subrepticement, menacés, et leur sécurité personnelle est remise en cause. »

L’enquête, menée par l’Équipe d’intervention spéciale de l’Ombudsman, a été ouverte en raison d’une tendance troublante décelée dans les plaintes pour la première fois en 2010 par le Bureau de l’Ombudsman, face à laquelle le Ministère a tout d’abord mis beaucoup de temps pour réagir, dit M. Marin. Depuis le lancement de l’enquête officielle de l’Ombudsman en août 2011, le Ministère a renforcé ses politiques pour améliorer ses pratiques de recrutement et de formation, et pour garantir la tenue d’enquêtes plus rigoureuses sur les allégations de recours à la force. Mais beaucoup reste encore à faire, déclare M. Marin.

De janvier 2010 à janvier 2013, le Ministère a confirmé qu’il y avait eu un recours à une force excessive dans 26 des 55 cas sur lesquels il avait enquêté. Quelque 108 membres du personnel ont fait l’objet de sanctions disciplinaires; 31 d’entre eux ont été licenciés – et parmi ceux-ci, quatre ont été accusés au criminel et un a été reconnu coupable.

L’intégralité du Communiqué de presse est disponible ici.

 

Source: Chien de Garde de L'Ontario, CANADA

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